Puissante rêverie
"L'art de divaguer sans perdre la tête"

La rêverie est le fabuleux mélange entre le jour et la nuit. Vivons-nous dans la réalité́ ou le mirage ? Notre propre subjectivité́ suggère, inévitablement, cette question. Nos interprétations, imaginées ou analysées, est le commencement de la création de notre être et de notre vie ! Un schéma se dessine : rêver, essayer, puis vivre le succès ou l’échec. Ouvrir la porte des fantasmagories est le risque d’apercevoir un avenir meilleur, qui nous filerait entre les doigts. Or, se laisser couler le long du fleuve des mirages nous permet aussi l’évasion la plus totale de nos tristes réalités, en transformant la douleur en volupté́. Tiraillé entre la frustration et le divertissement, le rêve semble être un plaisir à double tranchant. Si nous osons trop y croire, nous sommes pièges par son effet. Nous ne saurons alors le définir entre le plaisir de souffrir ou la souffrance de jouir. Aurait-il donc une belle façon de le pratiquer ? Une manière sans contre-indications, absente de néfastes retombées ? Il faudrait peut-être l’aimer pour ce qu’il est vraiment : un doux remède du cœur et un indicateur subtile de nos envies profondes. Il pourrait miraculeusement nous guider, tranquillement, vers la connaissance de soi. Sans dogme, il n’est ni une prémonition, ni un fait. A jamais, il ne sera réel, or il déploie celui-ci. Ainsi, il n’est pas son adversaire : il laisse parler le monde, change les images, transforme avec mélancolie... Il a l’art d’ajuster, et de combler, le temps d’un instant, l’insatisfaisante réalité́. Son pouvoir est, par une simple impression, de surdimensionner l’ordinaire. Il rend immense un détail dans notre vie. Rien ne sera jamais parfait que dans notre tête, nous le savons, et nous punissions souvent la réalité́ pour cela, à tort. L’honnêteté́ envers lui est primordial pour le connaître : la rêverie cherche à maquiller, créer ou à étendre une réalité́, au sein même de notre imaginaire. Le réel serait-il à peaufiner finalement ? Peut-être que nous aimons donc plus le rêve que le tangible fait. Alors, il serait inutile de culpabiliser que celui-ci ne se concrétise pas instantanément. Cette capacité psychique est une activité́ à part entière, faisant de nous des humains riches et émotionnels. Il est dommage de la gâcher, à posteriori, avec des pensées frustrantes ou culpabilisantes. Quelle grande fierté́ de pouvoir puiser dans notre imagination librement, sans limite, tout en se murmurant qu’après tout “on a bien le droit de rêver”.
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