Comptine solitaire

La solitude est la condition humaine. Au milieu de la nuit, seul avec la Lune, nos rêves futurs, et nos souvenirs passés, est-ce bien différent en plein soleil ? Une seule subjectivité par être. Une seule vision instantanée du monde par souffle. Un seul amour à offrir par cœur. L’objectivité est la plus grandiose illusion humaine. Il n’est point surprenant que le contraire de ce mot, « solitude », n’existe pas dans l’étendu richesse de la langue française. La solitude est essence et existence. Elle est parfois voilée par une chaleureuse compagnie ou amplifiée par une présence dérangeante. Elle est, à jamais, notre socle. Un Homme : un animal social, et paradoxalement, un loup solitaire ? In fine, en la réalisant, la peur d’être seul n’a plus lieu d’être. Justement, cette prise de conscience explique la manière dont nous pouvons nous sentir aussi bien seul dans la foule, au centre de Times Square, que dans notre bain ou en pleine campagne. Le metteur en scène est toujours le même. Les récits des autres s’entremêlent au notre or ils ne peuvent fusionner. L’accomplissement par l’autre est voué, tragiquement, à l’échec. Le mythe d’Aristophane ne se finit pas par le recollement des âmes sœurs lorsqu'elles même se retrouvent. La quête de l’indépendance est ainsi le chemin vers une jouissante solitude. A jamais en tête à tête avec soi-même, qu’aiment les Hommes qui ne s’aiment pas ? Ce constat pardonne le léger égoïsme, la pointe de narcissisme, ou la continuelle volonté de bien être personnel. La solitude est notre besoin d’harmonisation solitaire. Tout cela mène à la connaissance de soi, ni plus, ni moins, de notre juste place, soit une immense leçon d’humilité.
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