Fausse complexité
Le complexe est par essence contre nature, or dans une société idéaliste et culpabilisante, ce corps caché semble toujours être sous l’emprise de notre mental, rendant le complexe plus réel que jamais. Par la force d’une pensée, notre étendue surface corporelle semble, instantanément, être réduite à un minuscule fragment de peau. L’obsession est là, l’obscénité envers soi- même nous envahit tristement. Un excès d’onde négative, sur un si petit détail, ne fait que l’aggraver, afin de le propager à l’ensemble de la pureté de notre être. Le sentiment existentiel d’inachèvement semble marqué au fer sur notre peau. Il traumatise notre âme à tort : le complexe n’est qu’une extrapolation d’un Idéal, ou le détournement d’une peur psychique. Celle de pas être aimé ? A l’échelle cosmique, la Terre apparaît d’une telle beauté, aux élans même surnaturels. Or, plus nous nous y approchons, plus nous y apercevons des fissures. Est-ce une raison valable pour oublier sa globale somptuosité ? Si oui, ce serait du déni. Une œuvre d’art illumine par son ensemble, elle s’analyse et se critique dans ses détails. Aphrodite est la déesse de l’Amour, de la Passion et de la Beauté, or une de ses plus célèbres représentations est une statue sans bras, la Vénus de Milo. Ainsi, au contraire, le complexe, à l’instar d’un orphelin privé de l’amour de ses parents, a besoin d’une surdose de l’ultime douceur. Ces petites parcelles de chairs, liées de manière déconcertante à une simple pensée néfaste, doivent être d’autant plus chéries afin d’être guéries. Au lieu de châtier notre corps, culpabiliser notre esprit, troubler notre être, le soin de la délicatesse n’est plus que jamais en vigueur. Le complexe est alors une fausse complexité, car son remède relève du simple amour présent, détaché des irréalités. Comme un parent qui n’aimerait pas sa propre progéniture, il serait fou de le cautionner.
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